top of page

L’impact des réseaux sociaux sur l’image corporelle : un propos à nuancer

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Le grand public et les professionnel.le.s du soin sont de plus en plus alarmé.e.s de l’impact des réseaux sociaux sur l’insatisfaction corporelle des personnes et notamment des adolescent.e.s. En effet, la littérature scientifique observe un lien positif entre l’utilisation des réseaux sociaux et l’internalisation de l’idéal de minceur chez les femmes (Mingoia et al., 2017) et les préoccupations sur l’image corporelle chez les hommes et les femmes à tout âge (Saiphoo et al., 2019). C’est-à-dire que les personnes qui utilisent les réseaux sociaux ont plus de risque de développer des préoccupations sur leur image corporelle voire une image corporelle négative. L’étude de Saiphoo et al. (2019) précise que l’âge joue un rôle dans le sens où les personnes plus jeunes sont plus impactées par les réseaux sociaux. Le lien entre l’utilisation des réseaux sociaux et le développement des préoccupations sur l’image corporelle se fait par la comparaison sociale aux pairs et/ou influenceurs (Bonfanti et al., 2025). L’étude de Bonfanti et al. (2025) montre également que la comparaison sociale via les réseaux sociaux est liée à une image corporelle positive plus basse.

Cependant la littérature scientifique permet de nuancer cet impact et de pouvoir utiliser les réseaux sociaux à bon escient. Une étude mesurant le temps objectif passé sur différents réseaux sociaux (Twitter, Reddit, TikTok, YouTube, Instagram et Facebook) ne montre pas de relation entre ce temps d’écran et l’insatisfaction corporelle (Goh et al., 2025). Ce qui aurait un impact sur les utilisateur.ices ne serait pas le temps passé sur les réseaux sociaux mais plutôt le contenu visionné. Saiphoo et al. (2019) rapporte que l’impact des réseaux sociaux est négatif sur l’image corporelle quand les utilisateur.ices regardent des images sur le corps et véhiculant l’idéal de minceur. Quand les utilisateur.ices regardent des contenus sur d’autres sujets, il n’y a pas d’effet sur leur relation à leur corps. A l’inverse, le contenu visionné peut avoir un effet positif sur les utilisateur.ices. En effet, une exposition à des contenus prônant le “body positive” (prôner une image corporelle positive et la diversité corporelle) et le « body neutrality » (prôner une neutralité et une acceptation corporelle) en comparaison de contenus prônant l’idéal de minceur améliorent l’appréciation et la satisfaction corporelle (Nelson et al., 2022 ; Seekis et al., 2023).


Conclusion

Suivant comment les réseaux sociaux sont utilisés, ils peuvent avoir un impact positif ou négatif sur l’image corporelle des utilisateur.ices. La littérature scientifique montre que les contenus prônant l’idéal de minceur peuvent amener au développement de préoccupations sur l’image corporelle alors que les contenus prônant une neutralité corporelle ou une image corporelle positive et diversifiée peut amener au développement d’une image corporelle positive. Les utilisateur.ices ont donc un pouvoir de décision et d’action sur la façon dont les réseaux sociaux peuvent les impacter. Afin de (vous) rendre plus actif.ve vis-à-vis de la consommation des contenus, voici quelques idées pour modifier son rapport aux réseaux sociaux : 


Réfléchir aux les comptes que vous suivez :

  • Est-ce que ce sont des comptes qui prônent l’idéal de minceur ? 

  • Est-ce que ce sont des comptes qui prônent la neutralité et l’acceptation corporelle ? 

  • Comment vous sentez-vous quand vous regardez le contenu de ces comptes ? 

  • Si vous sentez que ces comptes amènent des ressentis désagréables, est-ce que vous voudriez essayer de les mettre en suspens pour voir comment vous vous sentez quand vous ne les regardez pas ?


Modifier son feed :

  • Supprimer les comptes qui ne vous apportent pas de satisfaction voire des ressentis désagréables

  • Ajouter des comptes qui proposent une diversité et une acceptation corporelle



Bibliographie

  • Bonfanti R.C., Melchiori F., Teti A., Albano G., Raffard S., Rodgers R., & Coco G.L; (2025). The association between social comparison in social media, body image concerns and eating disorder symptoms: A systematic review and meta-analysis, Body Image, 52. Doi: 10.1016/j.bodyim.2024.101841 

  • Goh, A. Y. H., Hartanto, A., Kasturiratna, K. T. A. S., & Majeed, N. M. (2025). No Consistent Evidence for Between- and Within-Person Associations Between Objective Social Media Screen Time and Body Image Dissatisfaction: Insights From a Daily Diary Study, Social Media + Society11(1). doi: 10.1177/20563051251313855 

  • Mingoia J, Hutchinson AD, Wilson C, Gleaves DH (2017). The Relationship between Social Networking Site Use and the Internalization of a Thin Ideal in Females: A Meta-Analytic Review. Frontier Psychology, 8:1351. doi: 10.3389/fpsyg.2017.01351

  • Nelson SL, Harriger JA, Miller-Perrin C, Rouse SV (2022). The effects of body-positive Instagram posts on body image in adult women. Body Image, 42:338-346. doi: 10.1016/j.bodyim.2022.07.013

  • Saiphoo, A. N., & Vahedi, Z. (2019). A meta-analytic review of the relationship between social media use and body image disturbance. Computers in Human Behavior, 101, 259–275. doi: 10.1016/j.chb.2019.07.028

  • Seekis V, Lawrence RK (2023). How exposure to body neutrality content on TikTok affects young women's body image and mood. Body Image, 47:101629. doi: 10.1016/j.bodyim.2023.101629



Ecrit par Roxane Turgon, le 22/10/2025

 
 
 

Posts récents

Voir tout

Commentaires


bottom of page