Comment aider les plus jeunes
à développer une image corporelle positive
et à éviter les troubles des conduites alimentaires à l'avenir ?
Pour les +15 ans
Et pour les ados
de -15 ans ?
Et pour les enfants ?
Nous oeuvrons depuis plus de 8 ans au déploiement du Body Project, le programme de prévention primaire des TCA le plus efficace chez les 15-25 ans.
Ce programme réduit à la fois l'internalisation de l'idéal de minceur, la pression perçue pour s'y conformer et l'insatisfaction corporelle.
Si vous souhaitez en savoir plus, toutes les informations sont consignées sur notre site dédié Body Project France
C'est une question que vous nous posez aussi souvent que nous nous la sommes posée nous-même. Pour y répondre, nous avons tout d'abord établi un état des lieux des programmes centrés sur l'insatisfaction corporelle, autres que le Body Project, puisque ce dernier n'est malheureusement pas très efficace pour les plus jeunes.
Vous trouverez les premiers résultats de ce travail en cours ci-dessous
Dans la même idée, nous avons également pour projet de réaliser un état des lieux des programmes existants spécifiquement pour les primaires et maternelles.
C'est un travail fastidieux donc nous vous remercions par avance pour votre patience et votre soutien !
À terme, nous espérons pouvoir proposer des solutions pour les jeunes de toutes les tranches d'âges



Etat des lieux des programmes de prévention primaire des TCA centrés sur l’image corporelle auprès des pré-adolescent.e.s et adolescent.e.s (11 à 18 ans)
Dans la littérature scientifique, deux revues systématiques résument les résultats des études sur les programmes de prévention primaire des troubles des conduites alimentaires (TCA) (Berry et al., 2024) et les programmes centrés sur l’image corporelle (Yager et al., 2013). Ces deux revues systématiques mettent en évidence qu’il existe quelques programmes de ce type sur la population des pré-adolescent.e.s et adolescent.e.s, mais que parmi eux très peu ont des résultats positifs à court terme et encore moins à moyen terme.
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Analyse de la première étude :
L’étude de Yager et al. (2013) est une revue systématique des programmes de prévention pour l’image corporelle pour des adolescent.e.s entre 12 et 18 ans. Une revue systématique est une synthèse qualitative des études sur un même sujet. Ici, les 16 études incluses ont été résumées par les chercheur.ses afin de comparer les résultats de chacune selon l’impact du programme sur l’image corporelle, l’insatisfaction corporelle et d’autres facteurs ciblés.
Les chercheur.ses ont observé que 7 programmes montrent des résultats au post-test (à la fin du programme) sur l’image corporelle et l’insatisfaction corporelle. Ces 7 programmes combinent plusieurs approches avec des outils ciblant l’éducation aux médias, la régulation du stress, les compétences sociales notamment vis-à-vis des pairs, le développement de l’estime de soi et l’acceptation corporelle. Parmi ces 7 programmes, seulement 3 ont un effet sur l’alimentation perturbée. Parmi ces 7 programmes, seulement 3 ont un effet à moyen terme (3 mois après la fin du programme) sur l’image corporelle et/ou l’insatisfaction corporelle.
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Analyse de la deuxième étude :
​L’étude de Berry et al. (2024) est une revue systématique et une méta-analyse des programmes de prévention des TCA pour des adolescents entre 10 et 17 ans. Cette étude fait une synthèse qualitative ainsi qu’une synthèse statistique des programmes en se concentrant uniquement sur l'impact des programmes sur les symptômes TCA et ne passe pas en revue l’effet des programmes sur les facteurs de risque des TCA.
Les chercheur.ses ont inclu 12 études dans cette revue systématique, qui montre que chaque programme utilise une seule approche : 5 programmes utilisent la dissonance cognitive, 5 utilisent l’éducation aux médias, 2 utilisent la pleine conscience et 1 utilise la psycho-éducation. La synthèse qualitative rapporte que les résultats sont faibles au à court terme (à la fin du programme) et qu’ils sont également faibles voire inexistants à moyen terme (3 mois après la fin du programme).
Parmi ces 12 études, 4 ont été incluses dans la méta-analyse afin d’agréger les résultats de chaque étude pour obtenir un résultat commun qui permet d’évaluer l’impact des programmes de manière globale et non plus programme par programme : 2 programmes utilisant la dissonance cognitive, 1 utilisant la pleine conscience et 1 utilisant l’éducation aux médias. Le résultat agrégé des études incluses montre un effet au post-test (à la fin des programmes) sur les symptômes TCA mais la taille d’effet est assez faible, ce qui veut dire que le résultat est intéressant mais que l’impact sur les participant.e.s est très faible. Le résultat agrégé des études incluses montre un effet à moyen terme (3 mois après la fin du programme) sur les symptômes TCA mais la taille d’effet est très faible donc l’impact sur les participant.e.s aux programmes est faible.
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Pour aller plus loin :
Ces deux revues incluent uniquement les études qui ont été publiées dans une revue scientifique à comité de lecture (peer reviewing). Le comité de lecture consiste à missionner des chercheur.ses spécialistes du domaine à réviser l’étude afin de valider la rigueur de la méthodologie. Il existe d’autres programmes de prévention n’étant pas passés par ce processus. Nous pensons au programme Like You qui est la version française du programme québécois « Bien dans sa tête, bien dans son corps » créé par l’organisme EquiLibre. Le programme Like You est proposé aux adolescents de 13 à 17 ans en 6 séances ciblant l’image corporelle, l’activité physique et l’éducation nutritionnelle. A notre connaissance, le programme québécois a fait l’objet d’un rapport d’évaluation non soumis à un comité de lecture accessible sur le site d’EquiLibre. Le rapport montre que le programme permet une amélioration à moyen terme de l’estime de soi globale, des connaissances sur le fonctionnement du corps et des médias, de l’esprit critique vis-à-vis de l’influence des médias des participant.e.s en comparaison du groupe contrôle. Le programme ne montre pas d’effet sur l’insatisfaction corporelle. Il serait intéressant que la version française puisse faire l’objet d’une étude scientifique afin de valider son impact sur les adolescent.e.s à qui il est proposé.
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Conclusion
Il existe des programmes de prévention primaire pour les adolescents de 11 à 18 ans ciblant l’image corporelle et/ou les TCA. Cependant les résultats semblent mitigés sur cette tranche d’âge. En effet, pour les programmes centrés sur l’image corporelle, certains programmes ne sont pas efficaces, et peu montrent un effet à court terme sur l’image corporelle et l’alimentation perturbée ainsi qu’un effet à moyen terme (3 mois) sur l’image corporelle. Il en va de même pour les programmes ciblant la prévention des TCA, qui montrent un effet faible à court et moyen terme (3 mois) sur les symptômes TCA.
Les programmes ayant un effet faible à court et moyen terme pourraient être proposés aux pré-adolescent.e.s et adolescent.e.s tout en gardant à l’esprit qu’ils auront peu d’impact sur cette population. Des études complémentaires seraient intéressantes à mener afin de comprendre pourquoi ces programmes ont peu d’effet sur cette tranche d’âge et de pouvoir développer des contenus pertinents.
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Bibliographie
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Yager Z., Diedrichs P.C., Ricciardelli L.A. & Halliwell E. (2013). What works in secondary schools? A systematic review of classroom-based body image programs, Body Image, 10 (3), 271-281. Accessible ici en anglais : https://doi.org/10.1016/j.bodyim.2013.04.001
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Berry S.L., Burton A.L., Rogers K., Lee M.L. & Berle D.M. (2024). A systematic review and meta-analysis of eating disorder preventative interventions in schools, European Eating Disorders Review, 33 (2), 390-410. Accessible ici en anglais : https://doi.org/10.1002/erv.3149
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Rapport d’évaluation du programme "Bien dans sa tête, bien dans son corps" accessible ici en français : https://equilibre.ca/publications/?cat=735